Nous voila donc arrive aux célèbres et tres isolées îles Togian, plus precisement sur la petite plage du Fadhila Cottage. Le lieu a l'air parfait et on debarque tout joisses, mais au bout de deux minutes on sent le loup : on nous apprend que les bungalows qu'on nous avait certifié disponibles a deux reprises pour environ 13 euros par jour par personne ( trois repas inclus) sont en fait tous pleins et il ne reste qu'un bungalow a 27 euros par personne par jour !!! putain la facture ! on a jamais paye ce prix la de tout le voyage !
Mais on se rend vite compte qu'on a pas le choix : on est coince sur cette ile (le petit bateau est reparti et on est a plusieurs heures des autres iles avec des infrastructures touristiques) et il n'y a qu'un seul cottage ici.... donc on respire un grand coup, on serre les fesses et on va visiter le bungalow en question.
Il est plutot mignon et donne directement sur la plage, la vue est tres belle, on a meme un petit hamac fort sympatoche, bref on garde le sourire.
vue du bungalow |
Apres plusieurs jours de transport, on se sent franchement degueus et la douche nous appelle telle une sirène borgne. Alors bien sur pas d'eau chaude hein, mais aux Togian il n'y en a nulle part, on le savait et il fait si chaud de toute façon que ça ne pose pas de probleme... MAIS la douche ne s'evacue pas du tout ! au bout de cinq minutes on frole l'inondation et chaque fois qu'on va pisser on a de l'eau crado et savonneuse jusqu'aux chevilles .... romance quand tu nous tiens.
Vers19 heures, on vient nous dire que le repas est pret, affamés on fonce, prêts a dévorer un buffle toraja ! On se retrouve alors avec tous les touristes du cottage, dont certains français avec qui on espere faire connaissance... mais la encore on avait pas trop compris le principe : ici tu ne peux pas choisir ta place ! les gens sont assis en fonction du prix qu'ils payent et des "arrivages " du jour, tu t'assois où on te dit et basta... sympa le cote cantoche
On s'installe donc avec deux hollandais comme nous tout juste débarqués et qui semblent assez tendus... on commence a manger mais youpi poil au kiki les portions sont ridiculement petites et on a pas assez pour se sustenter tous les quatre !
Voyant la tete d'enterrement que tire notre voisin de table Audrey lui demande s'il veut qu'elle aille a la cuisine redemander une part de legumes... "yes thanks" dit il d'un air contrit.
ok, se dit elle, bizarre mais j'y vais ca detendra peut être l'atmosphere.
Hélas a la cuisine ya plus rien a bouffer, ni legumes ni rien, hallucinant ! Les gars m'expliquent qu'ils n'avaient pas prevu autant de monde et que demain on mangera mieux... mouais, il va pas aimer le hollandais, et en effet il aime pas, mais alors pas du tout !
Il est tout pet de sec, tout ennervé, Audrey ose alors demander doucement.... "ya un souci monsieur ?"... eh ben on a compris notre douleur, le mec est en plein craquage !
il ne voulait pas exploser devant tout le monde et se contenait depuis deja quelques heures... comme nous il a eu droit au pipotage sur les prix des bungalows et il est ulcéré. Il nous raconte son histoire, très touchante, et son humour noir nous fait beaucoup rire. Ce monsieur vient depuis plus de 15 ans en Indonesie, il a acheté un bout de forêt dans le centre de Sulawesi dans l'espoir de proteger les especes endemiques. Chaque année il est revenu sur place au moins trois quatre mois, meme en pleine guerre civile, risquant sa vie pour creer des liens avec la population, la sensibiliser a son patrimoine et tenter d'empecher la deforestation, un vrai passionné quoi. Le gars a visité toutes les îles d'Indonesie, restant chaque fois plusieurs mois, creant de vrais liens avec les locaux et apprenant la langue qu'il parle maintenant couramment. Bref ce pays c'est son domaine... mais aujourd'hui, degouté, il lui fait son adieu ! Il a decide de ne plus jamais y remettre les pieds et il abandonne tout, sa foret et ses projets, il part sans regarder en arrière.... au fur et a mesure de la conversation il nous devoile une facette de l'Indonesie qu'on aurait jamais soupçonnée avec nos deux mois de decouverte et d'éclate.... une facette beaucoup plus sombre et mercantile, d'exploitation a outrance, de sourires forcés, saccage de la nature, vols, escroquerie, mensonge, pollution etc... au bout de deux heures, on rigole beaucoup moins et on finit meme franchement deprimes. Il reste juste une nuit avec sa soeur puis partira demain des qu'un bateau arrivera...
Ce sejour commence vraiment sous d'étranges auspices
Le lendemain découverte de la plage, yeah ! on va faire trempette ça fait longtemps !
mais.... c'est quoi cette bouillasse ?!? l'eau turquoise est merveilleusement chaude et claire, mais sur les premiers metres le fond de l'eau est en fait recouvert de vase ! il est où le sable fin ? putain des que tu marches la dedans ça souleve des nuages de particules gluantes et tu ne vois plus rien, genial pour s'exploser les pieds sur les cailloux... l'eau n'est même pas assez profonde au bord pour nager et en s'éloignant un peu plus c'est blindé de rochers... en gros ce n'est pas du tout une plage pour la baignade mais plutot pour le snorkelling ! et on est pas fan du snorkeling, ça fait un peu bizarre a dire, mais on préfère grandement la plongée...
Bien decidée a profiter malgré tout, Audrey s'avance sur le ponton, couverte élégamment de son masque et son tuba, la demarche féline sisi, et saute dans l'eau claire au milieu des poissons ! Pflouch !
Eh ben vous savez quoi ? sous les marches du dit ponton, a trente centimètres de sa jambe se trouve..... un Lion Fish ! ah ces magnifiques poissons noirs et blancs qui semblent recouverts de plumes... et dont la piqure venimeuse peut être mortelle !
Ben oui il est la et il est pas content du tout le poiscail, c'est son territoire, et il le montre, paradant, tournant, montrant ses belles nageoires la bouche ouverte... putain impossible de remonter sur le ponton, l'aventuriere du dimanche doit donc ressortir par la plage ! la fameuse plage toute bouillasseuse...
arrivée a quelques metres du bord, impossible de faire un pas, tétanisée a l'idée de s'ouvrir le pied sur un corail mort... la voila donc accroupie dans l'eau regardant le fond avec son masque et essayant de trouver 4 centimetres carrés de libres pour avancer un chouia... tiens c'est quoi cette grosse pierre ronde toute grise ? du bout de son tubas elle souleve le chmilblick.... oh putain un oursin gros comme un ballon ! et il était completement camouflé par la vase l'enfoiré ! bon décidement Audrey ne peux plus du tout bouger, trop les jettons de s'empaler un orteil, la voila alors réduite a couiner et à appeller son homme a l'aide "Fabiiiiiiiien ! Fabiiiiiiiiiien !".
Le héros s'avance alors, armé et pret a faire feu, il se met en position, tongues en main, vise, ajuste son tir, et ENVOIE ! .... la tongue tombe un metre cinquante plus loin, hors de portée de l'un comme de l'autre.... bref il doit attendre que le tout petit ressac ramène la chaussure assez pret pour retenter le lancer de tongue et sauver la donzelle.
Autant vous dire que ca nous a un peu refroidi pour la baignade, d'autant plus qu'on a appris quelques heures apres que le bord était bourré de serpents de mer ! eux aussi peuvent être mortels mais uniquement si ils mordent entre les doigts ou les orteils, leur bouche étant trop petite pour mordre ailleurs :)
Autre aventure épique : la bataille contre l'addition gonflée. Audrey ayant toujours une dalle d'enfer demande un paquet de gateaux a l'accueil, le manager s'empresse alors de l'inscrire sur la note. Et c'est la qu'elle remarque un détail troublant : 4 bieres ont été facturées... "Fabien t'as bu combien de bières ? " "Deux".... les sagouins ! Calme mais ferme (on est arrivée hier soir et on a pas Alzeimher) elle demande que soit retirés ces deux bières supplémentaires.... ah fallait voir l'agitation, les grognements, hésitations, et moult discussions en indonésiens ! ils ont mis plus de dix minutes avant de finir par rayer l'escroquerie, mais au moins on a obtenu gain de cause, non mais !
Autant vous dire qu'on a vraiment de moins en moins confiance et de moins en moins envie de finir nos vacances ici. Comble du comble on a droit a la tempête : le ciel devient gris noir et c'est parti pour une pluie diluvienne, les trombes d'eau trempent tout et le vent fait plier les palmiers... c'est raté pour la bronzette.
Seul point positif, on fait connaissance avec Isabelle une Marseillaise adorable et son fils Duncan.... mais elle aussi a vecu l'enfer sur une ile voisine et commence a craquer sur celle-ci ! Elle vient juste de se faire voler tout son mathos de snorkeling et les chaussures de marche de son fils laissés sur son balcon. De plus son bungalow est a coté du générateur qui fait un bruit monstre a des heures indues et l'empeche de dormir, ses toilettes ne s'évacuent pas et juste derrière sa petite barraque en bois se trouve la décharge cachée du cottage... ce lieu soi disant respectueux de la nature planque en réalité toutes les canettes et autres déchets dans la foret juste derrière, a l'abri des regards des touristes !
Ca y est on prend notre décision : on se casse demain ! marre de ce Club Merde qui coute un oeil et transforme tout le monde en raleurs patentés ! En plus Fabien ne s'est pas baigné une seule fois, on en est réduits a jouer au huit américain et a distraire les enfants des frenchies voisins en leur apprenant les règles (au grand dam d Floris, devenu pour l'occasion l'incarnation du Grinch). Il est temps qu'on dégage.
Pourtant qu'est ce qu'on avait envie de faire les fous dans la mer, de profiter du soleil et de se detendre en jouant les Robinson Crusoé... bon de toute façon il n'y a que deux ferry par semaine et le suivant est dans cinq jours, il aurait fallu courir pour choper ric rac notre avion, donc on se dit que ça tombe bien... faut voir le positif
Vers 4 heures on part faire une excursion avec Duncan, les fillettes françaises et la maman de celles-ci pour une seance de peche avec des locaux.
Les mouflettes sont insupportables, ralant sans cesse, mais ça excepté on passe un très bon moment. Ca remonte le moral. On pense fort à Raf et on est tout fierots avec nos deux prises chacun !
Au bout de quelques heures on finit tous par être un peu brassés et a la nuit tombée on rentre au Fadhila pour profiter de notre dernière soirée.
Le lendemain matin, petite séance de ping pong sur une table défoncée, très marrant, remake de la partie de Monica pour ceux qui connaissent Friends ( Fabien dans le rôle de Monica bien sur), Audrey marque la plupart de ses points grace aux fautes de Fabien, on s'éclate, il gagne haut la main.
Puis pendant que Fab profite une dernière fois du hamac, Audrey tente d'explorer la cote après le cottage, très difficile d'accès, mais elle est récompensée en trouvant de petites mangroves ou s'ébattent des poissons a pattes !!! trop fun de les voir courrir sur l'eau
Apres le déjeuner on embarque sur les betits bateaux pour rejoindre a nouveau Wakai et embarquer sur le ferry qui rejoint le nord de Sulawesi.. ça y est ça sent la fin !
On abandonne les Togian, le coeur un peu lourd d'avoir choisi cette destination. C'est trop con, nous qui voulions finir en beauté...
Le prochain objectif est de rejoindre Manado, tout au nord de l'ile, et peut être de visiter le parc Tangkoko si on a sufisamment de temps et de thunes afin de voir les fameux Tarsiers !
Voila les news on vous fait des bisous, et on écrit très vite la suite
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